Eglise Panaghia Kastriotissis (Panaghia Koumbelidiki)

Dans l’acropole du fort byzantin de Kastoria, se dresse un des plus importants et célèbres monuments de Macédoine, l’église de Panaghia Kastriotissa ou Koumbelikidi, emblème et véritable joyau de la ville. Le nom de Kastriotissa date de l’époque byzantine, comme on peut le voir sur une inscription qui se trouve à la base de la coupole, et vient du fait qu’elle se trouve très près des murailles de la forteresse. Mais elle est davantage connue sous le nom de Koumbelidiki, nom qui domina surtout durant la période de l’occupation turque (env. 1383-1812) et qui provient du mot turque «koumbes», c’est à dire coupole, vu que c’était la seule église à Kastoria qui possédait une coupole.

L’église date probablement de la moitié du IXe siècle, bien que d’autres avis existent concernant sa datation, vers le milieu du Xe siècle et la première moitié du XIe siècle. Durant la guerre gréco-italienne (1940-1941), une grande partie de la coupole fut détruite par des bombardements, et en 1949 le monument a été restauré et a retrouvé son aspect initial.

Du point de vue architectural, l’église est la seule à Kastoria à appartenir au type de l’église triconque inscrite dans un carré. C’est à dire que son plan est carré, et trois côtés, les parties est, nord et sud, se terminent en forme de conque. Le carré est recouvert par une coupole circulaire, dont la hauteur est disproportionnée par rapport au volume du reste du monument. A l’ouest il y a un narthex tout en longueur et un grand exonarthex qui a été ajouté au XVe siècle. L’aménagement des surfaces extérieures présente un intérêt particulier, et est caractéristique de l’architecture byzantine de Kastoria. Les murs sont construits en pierres non taillées ou légèrement taillées, juxtaposées avec des briques posées en rangées verticales ou horizontales. Entre ces rangées, on retrouve des briques qui composent des lettres décoratives et des formes géométriques ainsi que des frises en dents de scie, tandis que le tout est enrichie par des plaques colorées, carrées, rectangulaires, parallèles, triangulaires, ou posées en forme de losange.

L’intérieur de l’église ainsi que la partie extérieure à l’ouest sont entièrement décorées de fresques notables, qui ont cependant subi des dégâts à cause de l’humidité. Dans l’église principale on retrouve des scènes de la vie du Christ (Dodekaeorton) et des saints, et, dans le narthex, des épisodes de la vie de la Vierge. La représentation de la Sainte Trinité dans l’arche du narthex présente un interêt particulier, c'est un des exemples les plus anciens dans l’art byzantin de la Sainte Trinité anthropomorphique, avec un Dieu le Père assis sur un arc et devant lui son fils, le Christ, qui tient le pigeon du Saint Esprit, le tout entouré d’une gloire. Ces fresques datent du milieu du XIIIe siècle, tandis que celles de l’exo-narthex sont du XVIIe siècle. L’iconographie sur le mur extérieur ouest de l’église est postérieure, et comme nous en informe une inscription, elle a été financée par un certain Andronikos en 1496.