Monastère du Grand Météore (Grand Météore)

Le Monastère du Grand Météore, appelé aussi «de la Transfiguration du Sauveur», est le plus grand et le plus ancien de la région. Sa création constitue le début de la vie monastique des Météores et occupe le plus grand et le plus vaste des rochers.

Il a été fondé avant 1350 par Athanase le Météorite, auquel il doit aussi son nom  de «Météoro» qui signifie suspendu au rocher.

Initialement le Saint s’est retiré dans une grotte que le visiteur actuel peut apercevoir en montant les marches qui mènent au couvent. Par la suite, il a bâti l’église de la Sainte Vierge sur le sommet du rocher. Puis il a construit une autre église dédiée à la Transfiguration du Sauveur, d’où le nom actuel du Monastère. De plus, il a construit des cellules et a organisé une communauté monastique austère. La nef centrale a été rénovée en 1387-1388 par un second fondateur, désigné par Saint Athanase lui-même comme son successeur. Il s’agit de Ioanni Ouressi Angelos Komnino Duc le Paléologue ex roi Serbe, appelé Saint Ioassaf, qui avait renoncé au trône pour entrer dans les ordres au Grand Météore en 1373.

Le monastère a été rénové et considérablement agrandi au XVIe siècle. Pendant les premières décennies une tour et une échelle en bois ont été construites aux frais du prince Valaque Néagol Basarab pour faciliter l’ascension au Monastère. En 1544-1545, la nef centrale a été agrandie vers l’ouest et en 1557, l’higoumène, Siméon y a ajouté le réfectoire et grâce à ses activités liées à la construction du monastère, il est considéré comme le troisième fondateur de celui-ci. Puis, un foyer et une cuisine ont été ajoutés à ce réfectoire, où sont exposés aujourd’hui des ustensiles utilisés dans le temps. En 1572, a été construit le dispensaire - hospice de personnes âgées. Pendant l’occupation turque, le monastère a connu un grand essor et a constitué avec les autres monastère des Météores, un refuge pour les habitans de la région. Il faut noter que sous la domination d’ Ali Pacha, tous les monastères ont été pillés et ont subit d’importants dégâts.

L’accès au complexe monastique  s’effectue par des marches taillées dans le rocher. L’espace est dominé par la nef centrale qui après son agrandissement au XVIe siècle, a adopté la forme d’une église de style athonite, à trois conques, avec coupole soutenue par quatre colonnes tandis qu'avec la conque semi circulaire à l’est du  sanctuaire, il existe des conque semi circulaires sur les murs latéraux  appelés les chœurs, là où se tenaient les chantres. Le sanctuaire de l’ église actuelle est l’ancien catholicon du XIVe siècle, recouvert de fresques de 1483. A l’ouest on retrouve un spacieux narthex à quatre colonnes, la «liti» comme on a l’habitude de l’appeler dans le langage monastique.
L’intérieur du narthex est plus récent, et il est décoré par d’excellentes fresques datant de 1552, à l’époque de l’higoumène Siméon. Celles–ci constituent un des exemples les plus représentatifs du XVIe siècle, caractéristique de l’ école crétoise et sont attribuées au peintre Tzortzi ou Zorzi. L’iconostase en bois sculpté a été construite en 1791 à l’époque du Supérieur Parthénios Orphidis.

Il existe aussi dans le Monastère des chapelles de Timios Prodromos, de Saint Constantin et de Sainte Helène, ainsi qu’une autre plus récente dédiée à Saint Nektarios.

Dans la nef centrale et dans le Musée, sont conservés d’importants manuscrits, des habits sacerdotaux, des objets à usage ecclésiastique ainsi que d’importantes icônes portables. Parmi elles, on distingue  en distingue deux, qui ont été offertes par Maria Angelina Palaiologina, sœur de Aghios Iosaf, l’une représentant la Vierge et l’autre Saint Thomas touchant Jésus.

C’est un monastère d’ hommes dont la fête patronale est célébrée le 6 août.