Eglise des Aghii Apostoli (Eglise des Saints Apôtres)

L'église d'Aghii Apostoli (Saints Apôtres) est située au début de la rue  Aghiou Dimitriou, à côté des murailles à l'ouest de la ville. Ce monument au point de vue architectural et morphologique représente pour Thessalonique l'exemple le plus important de l'art de la période des Paléologues (1261-1453), reflétant parallèlement l’apogée politique et économique de l'époque. Les mosaïques et les fresques sont également extrêmement importantes.  Ce monument comme beaucoup d’autres monuments byzantins de la ville, suit la tradition artistique de Constantinople.

L'église des Aghii Apostoli était à l’origine le catholicon d’un grand monastère, dont ont été gardés uniquement  le propylon et la citerne (réservoir). Le nom Aghii Apostoli, est venu plus tard en raison de la tradition, selon laquelle l'église était recouverte de douze dômes, qui symbolisaient les Apôtres. Elle était initialement dédiée à la Vierge Marie, comme en témoigne le cycle thématique des peintures murales représentant des scènes de la vie de la Vierge.

Selon les trois inscriptions existantes sur le monument  c’est  le patriarche œcuménique Bartholomée Ier de Constantinople dans les années 1310-1314 qui a financé la construction de cette église. Quand le patriarche Bartholomée Ier  est descendu du trône patriarcal, son œuvre  a continué grâce à son disciple et abbé du monastère, Paul, comme en témoigne l’inscription. Ce dernier est représenté à genoux devant la Vierge à l’enfant sur le trône qui se trouve dans le narthex.

Environ cent ans après la prise de Thessalonique par les Turcs (1430) le Pacha Cerezi Kasim convertit l’église en mosquée et lui donne  son  propre nom. La mosquée était aussi appelée Soğuk Su (c’est à dire de l’ eau froide) en raison de la citerne. Au cours de la période ottomane,  plusieurs interventions ont eu lieu sur le bâtiment et le clocher fut démoli.

Du point de vue architectural  le catholicon est une croix inscrite complexe soutenue par quatre piliers. A  l'est, la conque centrale de l’autel, a sept côtés sur sa face extérieure, contre trois à l’intérieur. A l’ouest , il y a un narthex. L’église sur ses  trois côtés est entourée de galeries (portique). A l’ouest, il y a les chapelles de la Vierge  et de Saint Jean-Baptiste. La partie centrale de l’église est recouverte d’une grande coupole, qui est flanquée aux angles de quatre autres  plus petites.

En observant l’extérieur, on est particulièrement frappé par la riche décoration réalisée avec des brique  couvrant principalement le côte ouest.

A l’intérieur de l’église, le visiteur sera impressionné par les mosaïques qui imitent celles du monastère de Chora à Constantinople. Les mosaïques ont  subi des dommages majeurs, quand les Turcs ont enlevé les éléments dorés.

Les fresques qui ont été réalisées  sous la supervision de l'abbé Paul sont aussi de grande qualité. Les peintures murales couvrent les parties basses de la nef et le porche . L'abside et la voûte de l'abside sont restées sans décoration.