L'église des Taxiarques, sanctuaire de sérénité, s'érige à quelques pas seulement de la tumultueuse Place Syntagma, offrant à ses visiteurs des instants de quiétude et de révérence. Nichée derrière le palais présidentiel, au cœur même d'Athènes, cette église renferme un précieux pan de l'histoire, préservant ainsi un fragment de notre Renaissance nationale.
Une dalle de marbre à l'entrée de l'église fut sculptée d'une croix et de l'inscription "ΙΕΡΟΣ ΝΑΟΣ ΤΑΞΙΑΡΧΩΝ ΑΜΑΛΙΕΙΟΥ". L'"Orphelinat des Filles d'Amalie", tel qu'il fut nommé, vit le jour le 8 juin 1855. La princesse Marie Ypsilanti, née Mourouzi, une femme de grande fortune, se tint à l'avant-garde de la création de l'orphelinat, près du palais, à l'endroit où se trouve aujourd'hui l'église, afin de prendre soin des enfants laissés orphelins par l'épidémie de choléra qui avait décimé la population de la ville d'Athènes. L'œuvre fut placée sous l'égide de la Reine Amélie, dont elle prit également le nom.
Il s'agit d'une église d'une simplicité et d'une sobriété remarquables. Huit marches de marbre conduisent le fidèle à l'entrée occidentale de l'église. De chaque côté de cette entrée se dressent deux colonnes de marbre, surmontées de chapiteaux richement sculptés, tandis qu'au-dessus du portail central est placée une icône représentant les Archanges. À l'extérieur, une frise décorative en forme de denticules entoure les parties supérieures des murs de l'église.
L'église est de plan simple, sans caractéristiques particulières. Une iconostase finement sculpté à la main sépare l'autel du reste de l'église. La communication entre l'autel et le reste de l'église se fait à travers trois portes : les Portes Royales, la porte nord et la porte sud. Le trône despotique est également sculpté en bois. L'église présente une abside semi-circulaire à l'intérieur et une façade extérieure à trois pans.
L'abside du sanctuaire est l'endroit où le sol et le toit de l'église se rejoignent, et de qui symbolise le lien entre la terre et le ciel. La Platytera des Cieux y est représentée, assise sur un trône, étreignant l'enfant Jésus à genoux, tout en le bénissant. Elle est entourée des archanges Michel et Gabriel, qui se tiennent à sa droite et à sa gauche, en prière. Autour de la Toute Sainte, dans l'espace au-dessus de la niche du sanctuaire, sont représentés des prophètes dans des médaillons.
Dans une niche en bois spéciale, à gauche du trône despotique et à une hauteur considérable, on peut observer deux reliquaires. Celui doré renferme le cœur de Georges Ypsilantis, tandis que le reliquaire argenté abrite le cœur d'Alexandre Ypsilantis. Ce dernier avait exprimé le désir que son cœur soit rapatrié en Grèce, une requête que sa belle-sœur, Maria Ypsilantis, veuve de son frère, s'était engagée à honorer. Ainsi, elle prit la décision de dissimuler les cœurs dans la modeste église des Taxiarches. Le prêtre de l'église les plaça dans une crypte, probablement à proximité de la prothèse. Après plusieurs années, la crypte fut découverte et l'on décida de déposer les cœurs dans une alcôve spéciale de l'église principale, en tant que trésor national.